Contexte et enjeux
Facteur de confort à l’intérieur des bâtiments, l’isolation acoustique permet de se prémunir des nuisances sonores, qu’elles viennent de l’extérieur ou de l’intérieur de ceux-ci.
Les réglementations acoustiques successives ont contribué à l’amélioration significative de la qualité acoustique du bâtiment. Elles fixent en effet, selon le type de bâtiment (logement ou tertiaire), des exigences relatives à l’isolation acoustique entre locaux, vis-à-vis de l’extérieur et des parties communes pour les bruits d’impacts et les bruits d’équipements, qu’ils soient individuels ou collectifs.
Cependant, portant exclusivement sur les performances acoustiques propres aux bâtiments, ces réglementations ne permettent pas d’appréhender la performance acoustique du bâtiment dans son ensemble en tenant compte des activités qui sont pratiquées dans chaque local.
Définition
Dans les constructions, on distingue deux types de bruit :
- les bruits solidiens, ou bruits d’impact, qui ont pour origine un choc ou une vibration, transmis par mise en vibration de la structure et des parois du bâtiment. Ces bruits sont particulièrement associés aux murs et planchers (bruits de pas, choc contre le mur, meubles déplacés, portes qui claquent…). Ils intègrent également les bruits d’équipements, collectifs (ascenseurs, chaufferie…) ou individuels (chasses d’eau, robinetterie…) ;
- Les bruits aériens, c’est-à-dire ceux qui se propagent directement dans l’air, émis par une source n’ayant pas de contact avec la structure construite (bruit du trafic extérieur, voix humaines, radio ou télé…).
Pour un meilleur confort acoustique d’une pièce (chambre, salle de bains, séjour…), il existe deux notions essentielles à prendre en compte. D’une part, l’isolation acoustique ou phonique qui permet de se protéger des bruits provenant de l’extérieur de la pièce ; d’autre part, la correction acoustique qui permet de réduire la réverbération sonore dans cette pièce via les murs, le plafond ou le sol.
Les travaux portés par l’Alliance HQE-GBC
Pour exprimer la qualité des ambiances sonores d’un bâtiment selon un indicateur unique, simple à lire et à comprendre, l’Alliance HQE-GBC, en partenariat avec différents organismes scientifiques et techniques*, a conduit une campagne pour le développement de méthodes d’évaluation et d’affichage acoustique, reflets de la performance réelle perçue par l’usager quel que soit le lieu et pour toute activité.
La principale innovation de la démarche réside dans la quantification des principales caractéristiques acoustiques d’une activité tant dans sa composante potentiellement agressive vers le voisinage que dans sa composante sensible au bruit.
Si l’étude a montré qu’il n’était pas possible d’affecter un indicateur unique d’ambiance sonore à un bâtiment en tant que tel, elle démontre qu’il est effectivement possible d’attribuer une note unique et pertinente de la qualité acoustique d’un bâtiment par rapport aux activités qui y sont pratiquées.
La méthode et son référentiel
Le groupe de travail piloté par CINOV-GIAC a retenu les définitions qualitatives des cinq classes suivantes :
A | Lieu très confortable, sans restriction dans le cadre de l'usage "prévu" |
B | Dito ? A mais avec désagréments ponctuels dans le temps et /ou l'espace |
C | Usage normal / conformité réglementaire, suppose quelques restrictions d'usage |
D | Implique de fortes restrictions d'usage / non-conformité réglementaire |
E | Insalubre / impropriété à l'usage |
Le strict respect des exigences réglementaires, quand elles existent, devrait correspondre en général à la classe C |
La méthode propose d’établir un référentiel de performances acoustiques correspondant à la classe A et une méthode permettant de situer le projet à noter par rapport à ce référentiel et ainsi de lui affecter un classement allant de A à E.
Dans un premier temps, ont été définies et quantifiées l’agression sonore, l’acceptation acoustique et la réverbération souhaitée, trois données qui permettent de caractériser, d’un point de vue acoustique, n’importe quel local et l’activité humaine qui s’y déroule. Ont été retenues pour cet ensemble de données de référence les caractéristiques « sans restriction » des activités correspondant donc à la classe A. Il a pour cela été dénommé le référentiel A des activités.
Ce référentiel A des activités est alors appliqué au bâtiment et ajusté afin de définir un référentiel A propre au projet.
Par comparaison à ce référentiel A du projet, il est possible de noter la situation acoustique réelle de chaque couple activité/espace du projet (connue par le calcul ou par les mesures) selon trois critères fondamentaux : le bruit de fond, les bruits émergents et la réverbération. L’indicateur unique du bâtiment est alors la synthèse des notes globales de chaque couple activité/espace.
Cette approche présente de nombreux avantages car c’est une approche générale qui peut être très précise et complète selon l’usage qu’on en fait. Une fois numérisée, elle est très simple à utiliser et le Maître d’Ouvrage n’a alors pour seule mission que de bien identifier les activités associées au bâtiment.
*GIAC (Groupement de l’Ingénierie Acoustique), CICF (Chambre de l’Ingénierie et du Conseil de France)