HQE en action
Biodiversité
Contexte et enjeux
Apparu dans les années 1980, le concept de biodiversité est pleinement reconnu lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro (1982), posant l’importance de la conservation de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité.
Cinq facteurs majeurs influent sur la diversité biologique :
- La conversion de milieux naturels en milieux artificiels est la cause principale de la destruction et du morcellement des écosystèmes,
- Les pollutions de l’air, du sol, de l’eau, mais aussi lumineuse et sonore, affectent tous les aspects de l’environnement,
- La surexploitation des ressources compromet gravement le fonctionnement des écosystèmes et leur renouvellement,
- Le changement climatique influe sur les cycles de vie de l’ensemble des êtres vivants, il impacte la répartition géographique des espèces et donc la chaîne alimentaire,
- L’introduction, volontaire ou non, par l’homme d’espèces exotiques envahissantes impacte tous les milieux et territoires.
Les ouvrages ont un impact, positif ou négatif, sur la biodiversité à trois échelles : la parcelle, le quartier mais aussi plus globalement la planète.
- Au niveau de la parcelle, on parlera de biodiversité in situ : c’est-à-dire le vivant (animal et végétal, visible ou non visible y compris les sols) qui s’y trouve ou pourrait s’y trouver selon l’aménagement du site. En effet, tout ouvrage engendre des modifications du fonctionnement de l’écosystème local qu’il convient de prendre en compte.
- L’ouvrage s’inscrit également dans la biodiversité du territoire. Il participe ainsi à la trame verte et bleue (TVB) qu’il peut entraver ou au contraire favoriser, notamment en milieu urbain. Cette trame est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques identifiées par les schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE) ainsi que par les documents de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements.
- Enfin à l’image de « l’énergie grise », derrière les produits et équipements de construction du bâtiment et ses consommations (eau, énergie, déchets…) se cachent aussi des impacts sur la biodiversité ex situ. En effet, les processus d’extraction, de fabrication, de transformation mais également de transports ont des conséquences sur la planète.
Définition
Selon l’Office français de la biodiversité, la biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants (micro-organismes, végétaux, animaux) ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.
Les besoins primaires de l’homme (oxygène, nourriture et eau potable) sont satisfaits grâce au rôle que joue la biodiversité. Elle contribue également au développement des activités humaines en fournissant les matières premières et les énergies. La préservation des espèces vivantes participe à la protection contre les risques environnementaux : la restauration de prairies inondables peut limiter les impacts des inondations et des sécheresses, le surplus d’eau alimentant les nappes souterraines.
Les travaux de l’Alliance HQE-GBC
L’Association HQE – France GBC, en collaboration avec OREE, a initié dès 2015 un groupe de travail « Bâtiment et Biodiversité ». Ce groupe a mené une campagne pour favoriser la prise en compte de la biodiversité dans les projets de construction et d’aménagement afin de réduire les impacts négatifs sur les écosystèmes.
Pour ce faire, elle a conduit, dans le cadre d’une démarche HQE Performance, un test de l’outil Biodi(V)strict* sur des opérations réelles (constructions neuves, opérations d’aménagement, rénovations de bureaux, bâtiments tertiaires en exploitation) afin d’évaluer le potentiel écologique des ouvrages par une approche scientifiquement reconnue.
L’outil Biodi(V)strict mesure cinq indicateurs pertinents pour apprécier le potentiel écologique d’un site. Par la représentation sous forme d’un diagramme du potentiel écologique avant et après projet, l’outil Biodi(V)strict permet d’identifier les enjeux écologiques du projet et de définir un plan d’actions adapté pour préserver, voire renforcer, la biodiversité sur le site.
Les 5 indicateurs portent sur :
- La diversité des habitats naturels (types d’espaces naturels présents sur le site), qui peut passer par l’aménagement de toitures et façades végétalisées, de haies, de points d’eau… par exemple
- La perméabilité du sol (aptitude du terrain à absorber les eaux pluviales)
- La diversité des strates végétales (types de couches végétales présentes sur le site)
- La proportion d’espaces verts (pourcentage de surface végétalisée sur le site)
- La connectivité (connexion entre les différents habitats du site et à proximité), qui renvoie à la notion de complémentation écologique et amène à rapprocher les différents habitats entre eux. Le projet peut ainsi être inséré dans un contexte écologique global, relié au maximum aux trames verte et bleue existantes.
*L’outil Biodi(v)strict a été développé par AgroParisTech et Vinci Construction France dans le cadre de la Chaire éco-conception de Vinci. Pour découvrir cet outil : www.biodivstrict.com/
